Englobant une période historique allant de 1870 à 1950, l’art moderne s’est défini en s’opposant à un autre courant artistique qualifié d’art ancien. Qu’est ce qui a véritablement changé ? D’une part, les conventions encadrant l’image. D’autre part, l’éventail des disciplines artistiques dans lesquelles les artistes peuvent s’exprimer. Fini le focus sur la peinture, l’art moderne s’exprime aussi dans la photo et dans les arts décoratifs.
L’art moderne encourage l’éclectisme
Photo, vidéo, cinéma, architecture et théâtre sont quelques champs d’expression de l’art moderne. Cette caractéristique a un avantage majeur, le fait de permettre aux artistes de s’exprimer au maximum. Comme souvent dans les courants artistiques, les courants naissent de contestations. Contestation des académies et de l’académique. Cela se manifestera dans les années 1800 lorsque des peintres s’inscrivant dans l’ère moderne refuseront que leurs toiles soient exposées à côté de peintres considérés comme corsetés, comme asservis par la vision académique de l’art.
L’art moderne est fille de son époque
L’art moderne émerge dans les années 1850. Pour rappel, c’est l’époque de la révolution industrielle. Les machines envahissent littéralement le quotid
ien. Cette prolifération d’idées et d’œuvres industrielles inspire des questions telles que :
- Quelle place reste-t-il pour l’humain dans une société de plus en plus colonisée par les machines?
- Une œuvre industrielle peut-elle être artistique? Un bâtiment industriel est-il beau? Doit-il l’être?
Ces questions et plusieurs autres créent une véritable rupture entre les canons grecs qui définissent la beauté et le monde remodelé par l’industrialisation. Ces questions sont aussi caractéristiques de l’époque actuelle.
La révolution industrielle est aussi l’époque marquée par une plus grande circulation des savoirs. Le niveau artistique des personnes visitant des lieux d’exposition est plus élevé. Il s’effectue un déplacement de l’autorité pouvant attribuer une certification. Napoléon III comprendra cette modification lorsqu’il demandera au public de juger des œuvres lors d’une exposition tenue en 1863.
Les artistes aussi percevront ce mouvement de la pensée en créant et favorisant la création de divers salons dont les noms sont autant de prises de position. Par exemple : le salon des refusés, le salon des indépendants. Objectif : se démarquer encore et toujours des jurys composés d’experts en arts qui ont régné depuis des lustres sur ce qui est en train de devenir un véritable marché.
